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    Le soir même, ils couchent à Nemours vers les 9 heures du soir, et finissent leur visite le 3 août 1666 à Moret.
   

    A la requête du Prévôt des marchands et échevins de Paris, Thomas Guyon, seigneur de Fontaine, Poterne, Boisroger et autres lieux, un mois après, visite la rivière. A cheval, ainsi que son greffier qui enregistre, il suit la berge, examine les besoins, les pourquoi des catastrophes signalées. Il questionne, il écoute.

    Parti de Moret, ils arrivent dans la matinée du 3 septembre 1666 au perthuis de Toury. Il note alors: "Nous avons remarqué qu'il manque huict pieux de chacun costé, que les vannes et chaussées sont en très mauvais estat et qu'il y a une grande brèche entre ledict moulin et ledict perthuis, par laquelle l'eaue sort de la rivière et s'escoulle du costé dudict moulin, qu'au dessoubz dudict perthuis il y a ung assablement. Au perthuis de la Goulette, avons remarqué qu'il y manque quatre pieux du costé du menu bout de la barre et qu'il y a des cossons qui sont au dessoubz d'iceluy à main droite et à main gauche et une grosse pierre qui est au-dessus du menu bout de la barre".

    A une heure de l'après-midi, ils se retirent au logis du nommé Amaury pour y prendre leur "reffection".

    A deux heures "sommes partis dudit Fontenay pour continuer et parchever les procès verbaulx par nous encommancés, et sommes arrivez un peu au dessobz, auquel avons remarqué qu'il y a ung assablement et quantité de pierres dans la voye de navigation.
Et dudict lieu sommes arrivez au perthuis appellé Retourné où nous avons remarqué que les vannes et chaussées sont en très mauvais estat et qu'il convient mettre quantité de pieux pour soustenir lesdictes vannes et chaussées.

    Au perthuis du moulin appellé le Guay de Vaux, avons remarqué que les vannes et chaussées sont en très mauvais estat et qu'il convient mettre six pieux de chacun costé dudict perthuis (1)".


    Le procès-verbal, dont le coût est de 18 "escus" est remis à Messieurs de l'Hôtel de Ville de Paris.

    Rien ou presque rien ne sortira de constructif, d'agissant de ce rapport détaillé. La Compagnie de Briare ne secoue pas son inertie. Tout juste prescrit-on aux mariniers de s'alléger...en cas de basses eaux. Solution il est vrai, peu coûteuse.

    Les bruits de construction par le duc d'Orléans, d'un canal partant d'Orléans pour arriver à Cepoy, réveillent en 1676 et 1679 ces Messieurs de Briare. Ils veulent s'opposer au projet et croient un instant avoir gagné la partie. Le péril s'éloignant, pourquoi se mettre en frais? Ils laissent donc le Loing toujours en mauvais état de navigation.

 

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(1) Archives Départementales du Loiret - Microfilm C Sup. 309.