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    Les dits preneurs s'en sont tenus et tien(nent) pour comptant disant les biens savoir et connaître pour, par eux, en jouir en tout fruits, profits, revenus et émoluments quelconques.

    Ce présent bail, ainsi fait, aux charges, clauses et conditions ci-dessus et ci-après exprimées, et en outre moyennant le prix et somme de trois cents livres de loyer et ferme par chacune des dites années, que les dits preneurs promettent et s'obligent solidairement l'un pour l'autre, sans division, discussion et fidéjussion, renonçant au bénéfice et ordre des dits droits baillés, et paiement au dit sieur bailleur en son château du dit Cornou, ou aux porteurs des présentes, pour lui, en quatre termes et paiements échus qui sont le 24 septembre, 24 décembre, le 24 mars, et 24 juin de chacune des six années dont le premier paiement échera au vingt quatre septembre prochain venant.

    Et après de là, en suivant , continuer les dits paiements de terme en terme et d'année en année jusqu'à la fin des dites six années et de l'échéance du bail.

    Ne pourront, les dits preneurs, estrogner les aubiers dépendant des dits lieux, qu'une fois pendant le cours du présent bail, sans en avancer les coupes , ni les retarder,
   
    Souffriront et endureront faire faire les grosses réparations qui sont utiles à faire au dit moulin et bâtiments de celui-ci, ensemble au dit pertuis et écluse sans qu'il puisse prétendre aucun dépens, dommage et intérêts envers le dit sieur bailleur, et entretiendrons de leur part, les dites chaussées(1) et écluse et pertuis des mêmes réparations pendant le dit bail suivant et conformément que les précédents meuniers ont coutume de faire.

    Pourront les dits preneurs en cas de besoin, et en avertissant le dit sieur bailleur, couper et estrogner des aubiers pour faire des fascines pour les réparations des dites chaussées, écluse et endroits nécessaires.

    En fin du dit temps, rendre le dit moulin, chaussée, écluse en bon et suffisant état, moulant, faisant de blé farine, comme le tout être à présent, et comme les dits preneurs l'ont reconnu avec tous les ustensiles servant à celui-ci, appartenant au dit sieur bailleur, Ce consistant en une pince, une masse, une petite serre, un marteau à battre le dit moulin, avec une corbeille et une mesure d'osier, cable vingtaine (2), et un blutteau(3) à lanettes du dit moulin, sauf l'usure raisonnable.

    Les dits preneurs garniront de chevaux et bêtes asines suffisamment pour aller quérir les fournées et faire en sorte que le dit moulin ne demeure déchalandé par leur faute ou négligence à peine de tous dépens, dommages et intérêts payer,

 

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(1) Chemin élevé, soit pour retenir l'eau des étangs ou pour empêcher que les rivières ne se débordent dans les lieux bas. ( Définition Nouveau Dictionnaire François de Pierre Richelet édité à Coblence en 1694 ).

(2) le cablé était le nom donné à toute sorte de grosse corde. Vingtaine était un terme de meunier; c'est une grosse corde dont les meuniers se servaient pour tirer le blé ( Pierre Richelet 1694)

(3) Instrument d'étamine blanche en forme de manche fort large dont on se sert pour passer la farine. L'étamine est une sorte d'étoffe légère qui est faite comme la toile, avec de la laine sèche et dégraissée avec du savon noir.
( Définitions ayant la même origine que dessus - Nouveau Dictionnaire François 1694 ).