retour

 

* Les articles soulignés sont consultables.

dot.gif (7394 octets)Numéro15
novembre 1998


retour

 

Relevé dans les registres paroissiaux de MIGNERETTE

par Monsieur Bruneau MERANGER Adh. GG 248.

 

1707

Cette année il fit une si grande chaleur le dix neuf et le vingt juillet qu'il mourut quantité de chevaux dans les champs et dans les chemins de chaleur, même quelques personnes qui en moissonnant à force de boire pour éteindre cette chaleur mouraient subitement, la chaleur était si grande que l'on voyait les verjus aux vignes grillés devant soi et l'herbe dans les champs.

 

1709

Cette année il commença à faire froid le sixième janvier ou pour mieux dire l'hiver commença le jour des Rois sixième, la veille il pleuvait extraordinairement et le lendemain sur les quatre heures du matin il commença à geler et si fort que la terre portait sur les sept heures du matin.Cette gelée fut si terrible et si cuisante qu'elle dura trois semaines terribles puisqu'elle gela tous les blés du Royaume qui étaient en terre, ce qui causa une grande chéreté dans la même année, l'orge valant jusqu'à cent sols le boisseau et le blé noir autrement dit sarrasin neuf livres, le blé six livres dix sols jusqu'à sept livres le boisseau mesure de Montargis. Tous les noyers généralement quelconque furent gelés en sorte qu'il n'en n'est point resté si ce n'est deux dans cette paroisse qui ont rejeté. Les rejets qui ne sont pas en état d'apporter quelques noix de quatre ans; ce qui cause une perle dans cette paroisse de plus de deux mil livres de rente à tous les paroissiens et autres ayant des terres dans cette paroisse où il y avait des noyers de plantés et à proportion de toutes les autres, de plus les trois quarts des pommiers et poiriers gelés, les pêchés, abricotiers, pruniers, guignes et cerisiers de même. Enfin jamais l'hiver n'a été gelé rude et plus terrible, les vignes ayant été gelée jusque dans la souche on ne cueillit point de vin cette année. Jamais désolation n'a été plus grande nous devons bien prier le seigneur que nous ne voyons jamais pareil accidents et qu'il détourne de dessus nous un flot pareil nous confiant entièrement en sa divine providence ainsi soit-il.

 

1740

La gelée a duré plus de trois mois et la plupart des blés ont gelé dans ce pays ce qui la rendu cher, il a valu jusqu'à quarante six sols le boisseau de mouture. Le 25 juin il a fait un orage si terrible qu'il y a eu près de quatre vingt pa...... de perdu tant par la grêle que par la foudre. Nous avons perdu cette année le revenu des terres du châtelet, le fermier ayant tout perdu, cet orage a augmenté encore le blé et pour comble de malheur on a commencé à moissonner qu'au huit d'août non pas le gros blé mais seulement les seigles, le quatre août il a gelé à glace ce qu'on a jamais oùi dire.On avait commencé la moisson comme je l'ai dit ci-dessus, mais la moisson a été arrêtée par les pluies continuelles qui ont duré jusqu'au environ du vingt au vingt quatre; que l'on a recommencé à moissonner ce qui a fait une très petite moisson, le blé a augmenté extrêmement depuis la moisson jusqu'à ce jour 31 octobre il a toujours roulé le beau sur 5 livres 8 sols, le plus gros 4 livres et la mouture 2 livres, 10 livres et 2 livres 15 sols. Les raisins ne sont point venus à maturité, ils étaient extrêmement vergus au commencement d'octobre, pendant huit jours ils ont un peu rougis et le sept jusqu'au quinze il a fait de si fortes gelées qu'ils n'ont pu mûrir de sorte qu'on a été obligé de les
vendanger tels qu'ils étaient et les gelées en ont ôté près des trois quart.

 

En 1741 le blé a toujours été sur le pied de 5 livres le beau, le metaille 4 livres jusqu'en moisson, l'orge a été jusqu'à cinquante et quelques sols le boisseau, en moisson les grains ont un peu diminué c'est dire le beau 4 livres et le metaille 3 livres et l'orge 2 livres et cela jusqu'au commencement du
carême de 1742 que tout diminué, le plus beau 2 livres, le métaie à peine 2 livres et l'orge 24 et 25 sols le boisseau, on ne parle dans ce pays qu'en boisseau, la récolte des vins de 1741 a été très modeste mais a été bonne. Il a gelé cette année 1742 pendant quinze jours aussi fort à ce que prétendent les anciens qu'au grand hiver. Il eu beaucoup-de neige et très peu de pluie jusqu'au jour du 22 mars 1742 et savoir quand il en viendra;les chemins excepté les fossés sont aussi bien poussière qu'en été.

 

L'année 1743, le blé est tombé totalement, il ne se vend que 25 sols le plus beau encore avec peine. Le blé qu'on recueille dans cette paroisse comme aux environs ne se vend à peine que 16 à 18 sols, l'orge dix sols, l'avoine onze à douze sols; quoiqu'il n'y ait pas eu de vin les années dernières et que 1742 en ait produit que . . . . . que demi . . . . vinée, cependant on ne peut en vendre, il est viné quoiqu'il soit potable on n'est pas sûr qu'il se garde.

Nous avons une guerre avec la reine d'Hongrie qui a bien tiré du monde et de l'argent ce qui arrête sans doute le commerce et le débit des denrées dans tout le pays. On prétend que le roi auprès de cinq cent mile hommes sur pieds pour soutenir la guerre qu'il y a pour l'élection de l'empereur Charles Sept Electeur de Bavière contre la Reine d'Hongrie et l'Angleterre allié à la Reine d'Hongrie. Le dernier choc contre l'anglais a été vit quoiqu'ils aient perdu près d'une fois autant que nous, nous n'avons pas été les maîtres du champs de bataille, nous avons perdu beaucoup d'officiers et surtout de la maison du Roi. Les misérables qui sont les gardes français trop d'honneur pour (………) , car ils ne le méritent point, ont été abandonnés sur le champs de bataille et leurs officiers en ont tués plusieurs dans la douleur de se voir déshonorer par leurs soldats.

 

 

En 1744 nous avons été plus heureux dans la guerre que les années précédentes quoique nous chantions pas bien haut victoire nous avons pris bien des places mais au dépend de beaucoup d'hommes, et si les ennemis n'ont pas fait les mêmes progrès que les années précédentes c'est qu'il ont appréhendé la présence du Roi partout où il s'est trouvé. Sa première campagne a été en Flandre et dans la même année ayant appris que le Prince Charles Frère du Grand Duc de Toscane avait passé le Rhin, partir de Flandres pour se rendre en Allemagne où étant arrivé il a chassé l'ennemi, l'a obligé de repasser le Rhin et appris en arrivant à Metz, que le Roi est tombé malade et a été très en danger puisqu'il a été plusieurs heures sans paroles et mouvements, étant revenu de ce grand danger il a été confessé et a reçu les . , . . iatiques de M. Filjames évêque de Chisson (?) qui n'a pas appréhender de faire le .. .broise dans cette maison..

Dans cette année 1744, j'ai fait faire le pignon qui donne sur le porche, le plancher qui y tient. J'ai fait rehausser le plancher du cabinet avec l'entrée d'un petit cabinet et de la cuisine le joignant, je fais faire la chambre où il y a deux croisées sur la cour et une porte vitrée sur le jardin, en ait fait
ôter le four qui était à côté de la cheminée de la grande chambre neuve et j'ai fait refaire dans la nouvelle cuisine à côté de cette grande chambre, et à la place de cette nouvelle cuisine était une petite cave qui ne servait à rien parce que le vin s'y gâtait, je fait faire l'écurie en pierre parce qu'elle
était en torchis, je fais faire la couverture en entier tant du côté de la cour que du jardin;j'ai fait faire au-dessus de la nouvelle cuisine et de l'écurie un grenier et fait rehausser tout les planchers;j'ai fait faire deux lucarnes, une pour aller dans les greniers au-dessus des chambres et l'autre au-dessus de la cuisine, l'enchâsse du puits a été fait à neuf( il y avait un petit mur qui prenant dans l'encoignure du pignon et qui allait environ à la moitié de l'église, je l'ait fait ôter et ait fait faire un mur de l'église au pignon et ait pensé par ce moyen de faire la procession autour de l'église ne voulant pas qu'on passe dans la cour ce que mes successeurs ne doivent point souffrir, de mon temps n'ayant osé me résister.Et pour tout cet ouvrage, les habitants m'ont donné que (n.i.) d'argent, ont fourni chacun d'un chevron, d'un cent de rouettes et de huit petites perchettes pour latter. Le seigneur a fait présent de cent livres et malgré tout cela, il m'a coûté pour le menuisier quatre vingt livres pour ses journées de tout ce qu'il a fait et pour le bois quarante cinq sols, pour le serrurier trente livres, pour le vitrier quarante livres tant pour ses vitres que pour avoir blanchi les planchers, pour le plâtre dix livres six cent de. . . . tant pour la maison que pour la grange qui a été couverte . . . . du coté des champs valant . . . le cent comme il se vend cette année, toutes ces sommes ensemble montant à celle de deux cents quatre vingt dix livre avec vingt à l'entrepreneur pour faire la somme de deux cents vingt livres tant pour la charpente, tous ce qui regarde les maçons, cete somme de vingt livres jointe . . . . de deux cent quatre vingt dix livres font ensemble trois cents dix livres avec ce qui me
coûtera pour refaire faire la cheminée qui a été mal faite et l'orner ce printemps prochain; je suis bien fâché que la pierre ne soit pas commune dans ce pays, j'aurai vendu les croix et la porte vitrée plus soldé en les faisant faire avec quartiers.
Pour tout ceci qui doit être agréable à mes successeurs, je leur demande seulement de se souvenir de moi dans ce sacrifice de la messe.Il n'y avait juste la chambre du côté de l'église, le reste constituant en un cabinet et cuisine dont le plancher tombait sur la terre et on montait au grenier par la cuisine avec une échelle; le logement était affreux et je ne puis comprendre comment Messieurs les Curés prédécesseurs on pu l'habiter, il n'y avait pas de paysans qui ne fut aussi bien logé.

tous ces actes sont signés curé : GODARD

 

1745 -

Mariage de Mgr le Dauphin le 23 février; le 6 de mai, le Roi et Mgr Le Dauphin sont partit pour l'armée de Flandres et le 11 du même mois et de la même année il y a eu un furieux choc et le roi et Mgr Le Dauphin ont remporté la victoire. Le Maréchal de cette armée était M. Le Conte Maréchal de Saxe le meilleur que nous ayons actuellement pour la conduite d'une année.

Le 22 mai 1745, le Roi a pris Tourneux, le 11 juin il a pris la citadelle de Tournay, le 11 juillet 1745 Gand a été surpris et s'est soumis au Roi, le 15 le château de Gand s'est rendu au Roi, le 18 Bruges s'est rendu au Roi, le 21 Dendernarde s'est rendu au Roi, le 12 août 1745 Dendernarde s'est rendu au Roi, le 22 août Ostende s'est rendu au Roi; ainsi l'on verra par la suite combien Louis XV surnommé le Bien-Aimé a remporté davantage cette année 1745; nos alliés ont fait beaucoup de progrès de leur côtés.

La récolte de blé de 1745 n'a pas été bien abondante et avec cela tous les blés ont été mouillés, il y en a eu beaucoup de germé sur terre ne pouvant les enlever à cause des pluies continuelles et beaucoup de germé sur pied par la même raison. Le premier septembre il n'y avait pas plus de six nombres de blé dans ma grange, et ce qui ne s'est jamais vu ou du moins rarement c'est que les maïs ont été levés avant les blés.La vendange n'a pas été considérable, il y a peut-être eu quatre pièces de vin et pas trop bon.

Le grain depuis 1742 à toujours été sur le même prix excepté l'avoine qui ne vaut cette année huit à neuf sols.

Aucune signature.

 

retour