Le premier enfant est Louis-François; il naît à
Port-Royal le 5 mai 1701 et est baptisé le lendemain. Après avoir servi au
Canada où il obtint une expectative denseigne
(1) en 1715 (il na guère
que 14 ans), il fut fait enseigne dans la compagnie de Rouville à lIle
Royale le 20 avril 1717. Il dut partir vers 1720 pour les Indes
occidentales.
Le 29 novembre 1721, Monsieur de Saint-Ovide, gouverneur de lIle Royale
écrit au ministre : « Monsieur de Pas Feuquières, gouverneur de la
Martinique, ma marqué ce printemps quil avait ordre du Conseil de
retenir le sieur de Falaise, enseigne de cette garnison, et les douze
soldats quil menait avec luy de Canada icy ».
Enfin le 13 mai 1722, le ministre informe Messieurs de Saint-Ovide et de
Mézy que Monsieur de Falaise est établi et marié dans lîle de la Grenade
(2).
Daprès les recherches généalogiques publiées par le Docteur Valois dans
le journal Le Canada, cest en octobre 1720 quil aurait épousé à la
Grenade, dame Louise de Sainte-Marthe, veuve du sieur Guillaume Heasse,
fille de Victor de Sainte-Marthe, écuyer, sieur de Boisseau, capitaine
dune compagnie du détachement de la marine à la Martinique, et de dame
Catherine Leneuf de Boisneuf.
Le Docteur Valois le dit capitaine commandant au quartier des Sauteurs,
chevalier de Saint-Louis et conseiller du Roy à la Chambre Royale de lîle
de Grenade. Il fut fait capitaine de milice à la Grenade le 8 février
1735. Il fit enregistrer ses lettres de noblesse au Conseil supérieur de
la Martinique le 5 octobre 1736
Louis-François de Gannes mourut sans enfant à la Grenade, en son
habitation de la Plaine le 1er mai 1746.
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Sa veuve convola en troisièmes noces avec un sieur
Alexis Nouguès. Cette troisième aventure ne fut pas heureuse, si lon en
juge par le passage dune lettre adressée par Louis dAillebout
dArgenteuil à son frère, le chevalier dAillebout et datée de la Grenade
le 10 juin 1749 :
« Le chevalier de Falaise(3) nest point venu me voir pendant son séjour à
la Grenade. Il est maître de faire ce qui lui plaira, comme davoir resté
chez le fils dun barbier qui est le mari de Madame la veuve Falaise, au
lieu de prendre le gîte chez son frère(4) ou chez moi. Voilà les résultats
des travaux de Falaise. Il sest tué pour amasser 66.000 francs. Sa femme
en tire en reprise 36.000 et la jouissance de 300 autres, et le tout en
possession dun homme sans nom, et le plus ladre bougre qui soit sous la
calotte du ciel. Il traite sa femme comme elle le mérite et personne ne la
plaint ».
Madame de Falaise a dû mourir peu après, à la fin de 1751 ou au
commencement de 1752 (5).
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(1) Attente formée sur
des promesses.
(2) La Grenade a été découverte en 1498 par Christophe Colomb qui la
baptisa alors Concepción. La population amérindienne, farouchement hostile
à la colonisation, résista jusqu'en 1650, date à laquelle les Français
s'installèrent, fondant la ville de Saint George's. L'île fut prise par
l'Angleterre en 1762 et récupérée par les Français en 1779 avant de passer
à nouveau sous le contrôle des Anglais. Ces derniers la conservèrent
jusqu'à son indépendance, en février 1974.
(3) Sans doute Charles-Thomas de Gannes de Falaises (frère de
Louis-François).
(4) Simon de Gannes de la Chancellerie qui habitait à la Grenade.
(5) Daprès une lettre de Madame Dutraget, Madame de Falaise (Nouguès)
aurait laissé à sa mort 10.000 livres. Cest le chiffre mentionné dans
lacte du notaire Pillard de Trois-Rivières le 17 août 1757 lors de la
dévolution de la succession, lequel notaire sappuie sur un acte de son
confrère Bancheron de lIle de la Grenade, du 5 mars 1753, quelques mois
après la mort de Madame de Falaise.
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