Michel de Gannes accédera au poste de major de place à Louisbourg le 1er mars 1749, après avoir été fait chevalier de Saint-Louis en septembre 1746.

Pendant sa carrière, ses activités sociales et économiques semblent avoir pris le pas sur ses activités militaires. Sa situation financière paraît avoir été plus brillante que celle de la majorité des officiers de Louisbourg. Il bénéficia de trois héritages, celui de son beau-père, celui de son frère Louis-François et celui de son beau-frère Jean-Baptiste de Couagne. Quelques propriétés à Louisbourg et à l’île Royale lui apportèrent certains revenus, de même que son association avec Antoine Rodrigue comme copropriétaire de la goélette la Salamandre. En 1752, il constitua pour une de ses filles, une dot de 10.000 livres dont il eut le temps d’acquitter 8.000 livres. La vente de ses meubles rapporta la somme de 4.862 livres 2 sols. Cette aisance relative n’était certes pas due à ses maigres appointements d’officier, quand on sait que même un lieutenant du roi ne recevait annuellement que 1.800 livres.

Le 1er novembre 1752, il devait être nommé lieutenant de roi aux Trois-Rivières, en remplacement du chevalier de Saint-Ours, mais il mourut inopinément à Louisbourg le 23 octobre avant d’aller prendre son poste.


Charles-Joseph d’Ailleboust, lieutenant de roi à Louisbourg écrivait ceci à son frère : « Ce pauvre de Gannes est tombé chez Monsieur le Comte de Raymond, je ne scay de quelle maladie, sur les quatre heures, et mourut une heure après, sans avoir dit un mot ny même fait presque un signe de vie, il est encore chaud ce matin et je croy qu’on ne l’enterrera que demain, crainte de l’enterrer vivant ».

Michel de Gannes ne fut en effet inhumé que le 25 octobre. L’acte de décès, après avoir noté qu’il fut « surpris d’apoplexie, perdit toute connaissance et paroles, et n’a pu recevoir que l’absolution et l’extrême-onction », ajoute : « on l’a cependant gardé dans cet état depuis le vingt et trois du même mois jusqu’au vingt et cinq au soir qu’on l’a inhumé , ne doutant plus de sa mort »(1).
 
Lors de son inhumation, dans la chapelle des casernes du bastion du Roi, le gouverneur lui rend hommage par neuf coups de canon.
 
Michel de Gannes avait épousé le 21 novembre 1730, Elisabeth, fille de Gédéon de Catalogne et de Marie-Anne Lemire. Et pourtant, le mariage faillit ne pas avoir lieu. Le 21 mai 1729, Marie-Anne Carrerot, sa maîtresse, avait donné naissance à une fille que de Gannes reconnut comme pouvant bien être « de son fait ». Malgré cet incident, il se présenta à l’église paroissiale de Louisbourg le 14 novembre 1730 pour y épouser Elisabeth de Catalogne. Sa maîtresse s’opposa publiquement à la célébration du mariage, et la cérémonie fut suspendue, mais le litige se régla à l’amiable et le mariage fut célébré une semaine plus tard.

Elisabeth de Catalogne mourut le 13 août 1750 après avoir mis sept enfants au monde.

La première fut Marguerite-Elisabeth, baptisée à Louisbourg le 8 septembre 1731. Elle épousa le 30 janvier 1752 en cette même ville Louis Brosseau, chevalier, seigneur de la Galernerie, alors lieutenant des vaisseaux du roi et second à bord du vaisseau de Monsieur Macarti. Louis Brosseau était originaire de Saint-Martin de Taillant, paroisse dépendant du diocèse de Nantes. Il fut nommé plus tard capitaine des vaisseaux du roi, major de la marine royale à Rochefort et chevalier de Saint-Louis.

Le couple eut trois enfants :

Louis Etienne, né à Taillant le 3 août 1758. Après avoir été admis à l’école militaire il devint capitaine au fort royal de la Martinique et chevalier de Saint-Louis. Il épousa en 1797 Anne-Camille Acquart et mourut le 28 novembre 1838, laissant un fils, Etienne-Camille qui était sous Napoléon III , conservateur des hypothèques au Fort de France à la Martinique.

Sophie née à Taillant en 1759. Elle épousa Pierre-Antoine Tertulle, vicomte de la Baume Pluvinel, mort à Quiberon en 1795.

Michel-Simon né en 1761.


La seconde fille de Michel de Gannes fut Anne-Angélique, baptisée à Louisbourg le 19 mai 1733. Elle fut suivie de Michel baptisé le 20 avril 1737. Il décède à Louisbourg, le 27 juin 1738 soit quatre jours après le baptême de la quatrième enfant Charlotte. On retrouve cette dernière mentionnée pensionnée et habitante à Loches en 1791.
La suivante Julie fut baptisée le 3 mars 1740. Pensionnée en 1791 comme fille d’un ancien major de l’île royale, elle demeurait à Rochefort chez sa sæur , Madame de la Galernerie.

Les deux derniers enfants furent Michel et Louis-Josèphe baptisés à Louisbourg, respectivement les 20 novembre 1741 et 17 avril 1744.
 


(1) Registres de Louisbourg . 25 octobre 1752.