Charles Thomas de Gannes de Falaise

 

Il est le plus jeune fils de Louis de Gannes et de Marguerite Leneuf. Il naît le 11 novembre 1710 et est ondoyé le lendemain à bord de la frégate « la Dépêche », alors que ses parents traversent l’océan atlantique en direction de la France, quelques temps après la prise de Port-Royal par les Anglais. Les cérémonies du baptême lui furent supplées après l’arrivée du navire à Saint-Nazaire le 5 décembre 1710. Il eut pour parrain Alexandre Leneuf de Beaubassin et pour marraine Anne de Goutins.


Enseigne en second en 1733, il fut promu enseigne en pied en 1738 et lieutenant en avril 1744. En 1753, il était en garnison à Louisbourg, lieutenant dans l’une des deux compagnies du Canada qui avaient été envoyées à l’île Royale. Nous le retrouvons en 1757 faisant les fonctions de major au fort Saint-Frédéric. Le 1er janvier 1759, il était fait capitaine à la place de Lacorne l ‘aîné qui prenait sa retraite.


Sur l’état des grâces demandées par le marquis de Vaudreuil au ministre Berryer, le 7 janvier 1761, le chevalier de Falaise est proposé pour la croix de Saint-Louis, avec l’apostille suivante : « De Falaize.- Officier de 1733 ; homme de mauvaise santé et qui fait tout ce qu’il peut. La date de ses services et sa bonne volonté ne méritent pas de le laisser dans l’oubli ».


Monsieur de Falaise n’obtint pas la faveur espérée, mais n’en décida pas moins de rester dans le service. En octobre 1761, il passe en France sur le vaisseau « la Jeanne » et il n’en devait plus revenir. Sa famille qu’il laissait derrière lui, ne semble pas l’avoir beaucoup occupé. C’est ce qu’atteste du moins l’avis suivant inséré dans la Gazette de Québec du 16 février 1767 : « Damoiselle Angélique Villiers, épouse de Monsieur Charles de Gannes, chevalier de Falaise, avertit le public que, pour son avantage et celui de ses enfants, elle a renoncé par un acte public à la communauté d’entre elle et son époux de présent en France et dans le dessein d’y rester ».

D’après l’état de la noblesse canadienne dressé par Carleton en 1767, il résidait à Tours à cette époque. Le 13 mars 1769, le ministre de la marine écrivait au marquis de Paulmy qu’il ne pouvait pas nommer capitaine en la légion de l’Ile de France, le chevalier de Gannes Falaise, capitaine ci-devant du Canada, car ce serait faire injure aux lieutenants que d’y admettre des capitaines pris hors corps. Nous ignorons ce qu’il advint de lui par la suite. Dans l’acte de décès de sa veuve, en 1810, il est cependant dit chevalier de Saint-Louis.


Le chevalier de Falaise avait épousé aux Trois-Rivières, le 23 octobre 1749, une des sœurs de Jumonville, Angélique Coulon de Villiers, fille de Nicolas-Antoine et d’Angélique Jarret de Verchères qui mourut âgée de 84 ans, le 8 février 1810,à Chambly, chez son gendre, René Boileau.


Cinq enfants du couple tous nés dans la région de Trois Rivières sont morts en bas âge : Marguerite Anne (1750-1750), Marguerite Angélique (1751-1756), Charlotte (1752-1756), Gabrielle (1756-1756) et Marie Antoinette (1758-1758). Nous avons vu qu’en 1767, dans l’avis que publia la Gazette de Québec, Madame de Falaise parle de ses enfants. Il s’agit de Marie Antoinette et d’André François « mort garçon ». Marie Antoinette, née en 1753, épousa à Trois-Rivières René Boileau et mourut à Chambly le 31 mai 1819 âgée de 66 ans.