AU TEMPS DES SEIGNEURIES




Au Moyen Age, le pays est divisé en seigneuries. Dans chacune d'elle, le seigneur peut concéder à l'un de ses vassaux une portion de terre avec les droits féodaux en dépendant ; c'est le fief (1). En échange, le tenant du fief doit rendre appui et service à son seigneur. C'est la pyramide féodale, avec tout ce qui en découle. La seigneurie est partagée en deux: le domaine proche appartenant directement au seigneur, et la censive, partagée en parcelles et tenures sur lesquelles les bénéficiaires paient le cens en argent. L'exploitant n'est jamais réellement le propriétaire; il est l'usufruitier. Le seigneur en a la propriété réelle. Chaque seigneur prête foi et hommage (2) : à Nargy, aux Comtes du Gâtinais d'abord, à l'abbé de Ferrières ensuite. L'abbé est leur suzerain, lui-même vassal du Roi, Suzerain des suzerains.

Le seigneur justicier de Nargis est l'abbé de Ferrières. Depuis les 12ème et 13ème siècles, parmi les grands fiefs dépendant de l'abbaye jouissant de tous les droits féodaux, figure Nargis, et parmi les petits fiefs ou simples domaines Thory, Bas-Thory, Angluse, Champs pourris, Puy-Guignard.

Au début du 16ème siècle "pendant la longue période des troubles passés (3), beaucoup de seigneurs et de détenteurs de biens appartenant au monastère, ont, soit cherché à se les approprier, soit enfin, refusé à reconnaître leur dépendance. Le cardinal de Tournon (4) les fait tous rentrer dans l'ordre. Il oblige Marie de Chaillou, dame du Colombier, à lui rendre foi et hommage, comme à son seigneur suzerain le 8 mai 1537, pour les fiefs de Puy-Guignard et du Bas-Toury, de même Joaquim de la Châtre, seigneur de Nançay en 1540, Claude de Villars, seigneur de Montereau en 1550 (5) et beaucoup d'autres ".


(1) On dénombrait vers 1570, les fiefs de Traversin et le Court Charrier, Cornou, Champourry, le moulin de Brisebarre, le Colombier Martroy dit Lallier, Pitorin, Bas-Thory, Puis Guignard, Thory, Fresnoy-Gallier etc...
(2) Rendre foi et hommage, est l'aveu. C'est l'acte par lequel un seigneur reconnaît quelqu'un pour vassal, ou un vassal, quelqu'un pour seigneur. Un homme sans aveu ne pouvait invoquer la protection de quiconque.
(3) Extrait de l'histoire d'une abbaye par l'abbé Jarossay . Référence Gallia Christiana, t. XII, page 169 .
(4) Abbé de Ferrières.
(5) Seigneur pour moitié du Colombier-Martroy dit Lallier. A la convocation du ban et l'arrière ban du bailliage de Sens de 1545, il est appelé Claude de Billard.