Cornou possède un rez-de-chaussée, un premier étage et de vastes combles, les fenêtres sont rectangulaires et à meneaux. Jadis, la grande porte à droite dont le linteau porte deux arcs à contre-courbe était une fenêtre. On n'avait accès à l'intérieur que par la porte de la tour de l'escalier, également moulurée et surmontée d'un arc à contre-courbe, terminé par un fleuron et flanqué de deux pinacles.

L'intérieur a subi sous le règne de Louis XIV une importante restauration. On a boisé complètement certaines pièces; d'autres se sont vu ajouter de fausses portes, remplies par des glaces au lieu de vitres, qui existent encore. La pièce du rez-de-chaussée, à droite, servait de cuisine et de salle à manger. On y voit une large cheminée, la seule qui date de l'époque de la construction. A trente mètres du château, sur la droite, et donnant aussi sur la cour, existe encore ce que fut la chapelle .




 

 A Fontenay-sur-Loing, une porte en pierre, sculptée, provient du château de Cornou. Son style appartient aux dernières années du XVème siècle; la Renaissance s'y fait déjà sentir. Chaque jambage représente une tour, et le linteau un château-fort avec mâchicoulis, créneaux et échauguettes. Deux têtes de soldats passent à travers les créneaux. La trompe, qui sert à porter en encorbellement chacune des petites tourelles extrêmes, a la figure d'un colimaçon, duquel sort une tête humaine à longues oreilles.



Sur le plan établi lors de la construction du canal, on découvre le château de Cornou et devine ses cinq tours; un très grand parc existe plein ouest, percé d'allées.
Ce parc de forme carrée d'environ 150 toises (1) est traversé d'allées dessinées en étoile à huit branches. Toujours à l'ouest, tenant au parc sur toute la longueur, des vignes sont plantées. Au nord tenant également au parc, un verger est représenté. Des bois séparent les propriétés de Cornou et d'Angluze autrefois biens de la seule famille Thiballier; un chemin les réunit .

Les cinq tours avaient fait l'objet de réparations en 1677. Dans les archives notariales Hureau, il existe le devis des réparations.

" Fut présent Estienne Sueur, maistre couvreur plombier demeurant à Montargis, lequel a promis et s'est obligé envers René Nay, receveur de Cournou et y demeurant paroisse de Nargy, présent ce acceptant de poser dans huict jours d'huy, cinq admortissements (2) de plomb qui luy seront fournis par ledict Nay en place, sur cinq tours desppendantes du chasteau dudict Cournou et ce bien et dûment comme il appartient, moyennant la somme de cinquante livres compri la fasson dudict plomb faicte par ledict Sueur, sur laquelle somme il a confessé avoir reçu par les mains du S r Dubuisson la somme de six livres, et le surplus ledict Nay le fera toucher et recevoir par le dict Sueur, de la veufve de S r Porchon, marchande à Montargis, entre les mains de laquelle il l'a laissé après qu'il aura posé ledict plomb, pourquoy faire il luy donnera un billet addressant à la dicte veufve Porchon",
Car ainsy, promettant, obligeant, renonçant,
Faict et passé à Montargis en présence de François Le Hongre, marchand drapier demeurant à Montargis et Estienne Hureau, clerc, tesmoings. Le dict Nay a déclaré ne scavoir signer de ce interpellé le dix huit février mil six cent soixantedix-sept en l'estude.


 


(1) Ancienne mesure de longueur valant 1,949 mètre. Le parc tel qu'il est représenté sur le plan mesurait près de 300 mètres de côté.
(2) Se dit de toute oeuvre couronnant le comble d'un bâtiment. Par extension, ornement de sculpture, qui va en diminuant progressivement ( fleuron, pinacle etc...)