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    L'exécution s'avère plus difficile que prévue à cause des nombreux cours d'eau qui viennent se jeter dans le Loing. Divers procédés sont essayés sans donner de résultats satisfaisants.
    Or, parmi les troupes allemandes cantonnées à Nemours, se trouve un certain Jean Georges Doderlin, cadet d'une famille bavaroise originaire de Nordlinguen, qui émet quelques suggestions sur le problème de la retenue des eaux. Elles sont écoutées, prises en considération, mises à exécution et, couronnées de succès; elles valent à leur auteur le titre d'ingénieur et de contrôleur du canal, et plus particulièrement à Nargis où il est logé par l'administration.

    Ces travaux ne sont que partiels, puisque s'il y a construction d'un nouveau canal qui longe la rivière de Loing, parfois la rivière se confond avec lui en certains endroits appelés racles.
   
    Le curé de Nargis en atteste d'ailleurs le 24 mars 1742, dans son registre où il écrit: "a été inhumé au cimetière de cette paroisse avec les cérémonies accoutumées un garçon de 18 ans que l'on a trouvé jeudi dernier 22 de ce mois noyé dans la rivière de Loing proche le pertuy du Moulin de Nancé. Il étoit à la conduitte des bateaux du sieur Antoine Sene marchand au Puy Guillaume en Auvergne et est tombé dans l'eau dès le 12 février dernier sans qu'on aye pû retrouver son cadavre que le 22 mars dernier ainsi qu'il est marqué cy-dessus. Ce qui m'a été certifié par Monsieur Pacoux contrôlleur du canal au pont de Dordives, par Jean Leroy manœuvre de cette paroisse en présence desquels et de plusieurs autres témoins s'est faite l'inhumation et ont déclaré ne scavoir signer".
   
    Une description précise de ce canal traversant Nargis est faite(1).

   " Des Vallées à Montabon - deux chemins de halage, aucun port. En sortant de l'écluse de Montabon, on entre dans la rivière du Loing (l'endroit où la rivière elle-même confondue avec le canal forme un biez s'appelle une racle). Cette racle n'a qu'un seul chemin de halage sur la rive gauche jusqu'à la porte de garde(2) de Vaux.
    Près de la porte de garde de la racle de Vaux se trouve un pertuis qui sert à maintenir les eaux de Loing à une hauteur navigable et à faire couler celles surabondantes en temps de crue.

    De la porte de garde de la racle de Vaux, on parcourt le biez de Vaux avec deux chemins de halage jusqu'à l'écluse de Retourné.
    Sur la rivière de Loing, entre la porte de la garde de Vaux et l'écluse de Retourné, se trouve le port des Barres. Ce petit port sert à déposer les bois provenant des propriétés particulières. Pour s'y rendre, après avoir descendu l'écluse de Retourné, on remonte la rivière de Loing sur un parcours de 1500 mètres environ. La garde de ce port réside à Puy la Laude.
    Le biez en bas de l'écluse de Retourné forme racle: la racle de Nargis.

 

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(1) Bulletin de l'Association des Naturalistes de la Vallée du Loing - année 1931.

(2) Une porte de garde a la forme d'une écluse - deux portes en amont, deux portes en aval - mais elle ne sert qu'en hiver quand les eaux du Loing ont dépassé leur niveau normal .