Je dédie...

 

Je dédie ce recueil de "souvenirs" à tous les anciens Sahariens, mes amis : médecins, officiers des Affaires sahariennes et tous les anonymes que j'ai connus de près ou de loin. Qu'ils n'y voient que l'expression de l'impression profonde, sans doute indélébile, que m'ont laissé les quelques années passées près d'eux, dans ce désert qui fourmille de leur passage.

 

Guy Agnez

 

Mes anecdotes ne respectent pas toujours la chronologie, je saute parfois d'un lieu à un autre, sans raison précise, d'El Goléa à Adrar... qu'importe puisqu'il s'agit toujours du même Sahara, des mêmes hommes, sans distinction de race, de couleur ou de civilisation, unis naguère par le même idéal (humanitaire avant l'heure) que des esprits retors, sous couvert de "bonnes intentions" ont qualifié d'affreux COLONIALISME... comme s'il était honteux de vouloir partager avec d'autres les acquis de notre civilisation.


Je suis fier, pour eux comme pour moi, de ce que nous avons pu réaliser là-bas malgré les difficultés innombrables (éloignement, climat, moyens matériels ou financiers réduits).
J'en suis fier pour mes enfants, qui ont vécu au moins en partie ces années exaltantes, irremplaçables. Puissent ces quelques pages de ma vie au Sahara leur rappeler d'autres images que celles de cette "guerre d'Algérie" qu'ils ont connue plus ou moins intimement, au gré des vicissitudes scolaires du moment. Leur vie ne fut pas toujours des plus faciles, à l'image de la situation politico-militaire de l'époque, mais elle eut au moins le mérite de "sortir de l'ordinaire". Ils s'en souviennent certainement et, je l'espère, avec quelque satisfaction.