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    La compagnie Saxo - on ne prononce pas le nom en entier - est la plus importante avec une douzaine de bateaux, puis vient la compagnie Oriflamme avec une dizaine. La B.P. n'en possède que quatre ou cinq. Ils portent les noms de fleuves et de rivières.
   
    Les bateaux ont la "bordaille"(1) tout en fer; tirés tout d'abord par des chevaux, ils sont équipés vers 1930 d'un moteur: "un vrai moteur; pas un moteur godille!".
   
    Les mariniers sont payés très cher car ils sont fort incommodés dans leur cabine par les émanations de pétrole. Tout feu est interdit, y compris pipe ou cigarette. Des grandes pancartes, à cet effet, figurent sur le bateau. Les arrêts sont réglementés. Le soir pour dormir, ils doivent choisir un bief sans maison proche.
   
    Le marinier ne peut se déplacer que sur les bords du bateau, le pont étant encombré par les tuyauteries.
   
    Le pétrole brut embarqué à Rouen est transporté vers les raffineries. 1950 voit ce mode de transport décliner puis disparaître au profit des transports routiers.


    * Les bâtards sont des bateaux en bois ainsi nommés parce que plus grands que les berrichons mais plus petits que les péniches. Ils sont fabriqués et réparés à Montargis. La ville est dotée jusque vers 1940 d'un chantier de construction de bateaux situé entre Langlée et la Sirène.
    Ces bateaux appartiennent à des particuliers. Couple et enfants étaient logés dans la cabine du bateau et une écurie abritait une paire de mulets.
    Ils font des trajets courts, transportant des matériaux divers. Certains livrent des pierres extraites des carrières de Souppes-sur-Loing appartenant au sieur Bruno, d'autres du sablon originaire de Moret, d'autres encore des betteraves de Nargis, du port où les agriculteurs les déposent.
   
    Ces bâtards au nombre de quatre ou cinq n'ont guère survécu à la dernière guerre.

   
    * Le bateau de sable est en bois, grand comme un quart de péniche, sans cabine ni abri. Une équipe de deux hommes l'actionne; l'un est au gouvernail, alors que l'autre s'occupe de l'âne ou du petit mulet qui le tracte.
   
    Ce bateau appartient à la petite carrière de Loroy qui a juste assez de sablon pour approvisionner la verrerie de Cepoy (hameau de Montenon); récipients, bouteilles, carafes y sont fabriqués.
    Il fait l'aller-retour dans la journée. Son propriétaire, Mr Beaulieu est également "marchand de vins mercerie" à Loroy. De temps en temps, en échange d'un petit verre pour rafraîchir ou réchauffer selon la saison, les hommes donnent un peu de sablon à l'éclusier, pour récurer pierre à évier et culs de casserole. Il n'y avait rien de tel !
    Le passage du bateau cessa avec le déclin de la verrerie dû à la guerre.

 

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(1) Coque du bateau.