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    * Les " minerais" appartiennent à la compagnie de bateaux chargée du transport du charbon. Il en passe en moyenne deux par jour. Ils deviennent un peu mois tristes d'allure lorsqu'on leur fait installer à l'arrière près du gouvernail une cabine surélevée. Ces bateaux ont succédé aux "Saint-Rambertes" ou "Salembardes". Jusqu'en 1810, Paris reçoit principalement la houille du Massif Central. A Saint-Rambert, les charpentiers en bateaux fabriquent de grandes barques plates, longues de 24 mètres, chargées de houille, descendant la Loire, le Canal de Briare puis le Canal du Loing. La dernière est construite en 1885.
   

    * Les "Schneider" transportent les matériaux pour l'usine du même nom. Elle en possède quatre ou cinq ; ce sont des bateaux au nez banc et bleu-ciel. La compagnie a sombré pendant la guerre. Les chevaux comme pour les "accélérés et les minerais" sont loués par la compagnie, aux relayeurs de chevaux.


    * Les "Berrichons" sont des petits bateaux propres et coquets. Navigant sur les canaux du Berry plus étroits, ils sont presque moitié moins larges et moins longs que les autres bateaux. Ils ont deux barres à l'arrière avec une petite cabine sur les gouvernails.
    Une écurie se trouve au milieu pour les ânes ou les mulets (à condition que ceux-ci ne soient pas trop gros). Le marinier est propriétaire de sa paire d'ânes.
    A l'avant est situé un petit logement pour abriter outils et cordages. Cet endroit est appelé par les mariniers " le tabernacle"(1).
    Ces bateaux ont fonctionné jusqu'en 1945 environ. Gagnant bien leur vie les berrichons achètent très rapidement des péniches. Cela fait dire aux jaloux : " ah ! Celui-là, regarde-le! Il a acheté une péniche embérrichonnée" (tenue par des berrichons alors qu'ils ne passent sur le canal que des gens du Nord, de Saône et Loire et de Bourgogne ).


    * Les bateaux de la Compagnie HPLM (Le Havre- Paris- Lyon- Marseille ) sont en bois de contenance normale avec cabine à l'arrière et moteur. Ils portent le nom d'Atlas, Atlas I, Atlas II etc...
    Les marchandises transportées sont recouvertes de bâches d'un bout à l'autre du bateau. C'est entre autres des billes de bois, du blé... Jusque vers 1925, ils viennent chercher au port de Nargis le blé que les agriculteurs déposent. Après ces années, le train supplante les bateaux. Ils font partie de la même compagnie que les accélérés.

   

    * Les bateaux des compagnies de pétrole.
   
    Juste avant la guerre, ces compagnies fonctionnent fort bien. Elles sont au nombre de trois: la compagnie Saxoléïne, la compagnie Oriflamme et la compagnie British Petroleum.

 

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(1) Madame Watteau, fille de marinier, lors de sa conférence du 19 novembre 1993, sur la vie des mariniers.