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    Le premier propriétaire est Paul Bezieux, serrurier à Cepoy. Il l'achète 13.580 livres (11.234 pour le moulin et les bâtiments et 2.346 pour les terres).

    Ce moulin à eau, dit moulin de Toury, vulgairement appelé le Petit Toury, consiste en un bâtiment en voûte et arcade sur la rivière de Loing, composé du cénacle dans lequel est le moulin garni de tous ses agrès, de deux chambres à feu, dans l'une desquelles est un four, cabinet d'aisance à côté, vestibule au milieu des deux chambres, grenier carrelé au-dessus des bâtiments et un autre bâtiment en maçonnerie, composé de deux écuries, une vacherie et une vinée, grenier au-dessus, couvert de tuiles, toit à porc en basse-goutte. Les terres d'exploitation et les prés ont une superficie de 18 arpents en 7 pièces(1).

    Plusieurs charges étaient imposées à l'acquéreur: fermetures et ouvertures obligatoires des vannes dans certains cas; réparation et entretien partiel du déversoir de superficie; faucardement des herbes en amont du moulin; établissement de dépôts de matériaux; servitude de roulage; subordination du moulin aux besoins du canal(2).
   
    Aucune clause ne déterminait de façon précise la quantité d'eau dont le propriétaire pouvait disposer. Les propriétaires successifs vinrent à penser et à prétendre qu'ils pouvaient prendre dans la racle toute l'eau qui pouvait passer dans la rame motrice entièrement ouverte, la pelle de fermeture étant complètement levée au-dessus de l'eau.
    On était revenu, quant à l'usage de l'eau, à la situation qui avait existé avant 1751 et que Monsieur de Règemortes, alors Directeur des canaux d'Orléans et du Loing, s'était appliqué à abolir.

    En 1855, le propriétaire, Monsieur Jean Thomas Lemesle, avait manifesté l'intention d'établir une canalisation lui permettant d'élever jusqu'à son château de Toury la quantité quotidienne de 400 m3 d'eau. La pompe qui devait assurer ce service serait mue par une turbine, actionnée par une nouvelle prise d'eau indépendante de celle du moulin proprement dite, ouverte dans la berge de la rive gauche à quelques mètres en amont du moulin. Par une canalisation à ciel ouvert de un mètre de large, l'eau allait actionner la station de pompage créée, rive droite, en aval du moulin, sur le bief de fuite de ce dernier. Cette prise d'eau de superficie, mesurerait 3,33m de largeur et aurait son seuil à 0,17m au-dessous du niveau normal de la racle, soit à 1,19m au-dessus du busc(3) aval de l'écluse de Brisebarre, ou à 1,30m au-dessus du busc amont de la porte de garde de Toury. La concession de cette prise d'eau était envisagée avec bienveillance par la Compagnie des canaux d'Orléans et du Loing.
   
    Mais alors Monsieur Lemesle envisagea la possibilité de transformer les organes moteurs de son moulin et de substituer à la vanne motrice existante, large de 1,516m et haute de 0,84m, deux vannes de superficie, larges, l'une de 3,50m, l'autre de 1,50m et susceptibles d'utiliser, la première, les 4/5, la seconde 1/5 de l'eau, dont il estimait qu'il pouvait disposer.

 

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(1) Environ 7 hectares 60 centiares; en mesure locale l'hectare métrique valait 2 arpents 36 perches 9/10.

(2) Voir en annexe l'intégralité du contrat de vente du 18 brumaire an V.

(3) Saillie disposée dans le fond d'une écluse, et sur laquelle bute la partie inférieure des portes.

 

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