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LA PECHE

 

    Mariniers, meuniers, haleurs côtoyaient les pêcheurs. Le peu de renseignements ne permet de savoir s'ils étaient nombreux. Une chose est certaine : c'était un métier et non un passe-temps tel que nous le connaissons maintenant. Dom Morin présente la rivière comme "étant fort marchande et portant bateaux qui descendent à Paris par la rivière de Seine. Ladite rivière de Loing est fort peuplée de poisson le plus excellent de France, et duquel l'on sert principalement sur la table du Roy, plustost que toute autre rivière du Royaume: elle nourrit grande quantité de truites lesquelles se plaisent grandement à cause des vives fontaines qui se respandent dans cette rivière".

    Le curé de Nargy, Jean Bannier, notait dans son registre de fin du XVIIème siècle.

   "Cejourd'huy cinquiesme jour de novembre 1699 a esté inhumé dans le cimetière de cette paroisse Louis Morisseau pescheur, lequel s'est misérablement noié par accident dans la grande rivière, il était aagé de trante six ou trante sept ans, et ce en présence de Barbe Raffarde sa mère et Jeanne Guérin sa famme lesquels ont déclaré ne scavoir signer foy de quoy lay signé de ce requis suivant la coutume ".

    Cet accident eut lieu dans la rivière à une époque où naviguer sur le Loing relevait de l'exploit. Travaillait-il pour son compte ? Pour un adjudicataire ? La seconde solution semble plus vraisemblable.

   "Il résulte de pièces nombreuses que, durant le dernier demi-siècle (vers 1750) de leur existence les moines de Ferrières mangeaient du poisson(1)". Auparavant, la règle bénédictine ne les y autorisait pas.

   "La pêche de la partie du Loing appartenant à l'abbaye (où elle exerçait sa justice ) était affermée en deux lots. Le premier, depuis la fontaine du Boutoir jusqu'au perthuis de Retourné, fut loué par adjudication moyennant 180 livres.

    L'autre plus considérable , depuis le perthuis de Retourné jusqu'au moulin de la Goulette, fut concédé pour neuf ans à Louis Morizot, de Souppes, moyennant 300 livres par an, à charge de fournir aux religieux, en leur cuisine, douze livres de poisson par semaine, à déduire sur le prix du bail savoir: brochets et perches à cinq sous la livre, et tous les autres, à quatre sous, plus dix livres de brochets par an, sans réduction de prix(2)".

 

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(1) Extrait de l'histoire d'une abbaye par Jarossay - page 417.

(2) Archives du Loiret série H dossier n° 6.