Au mois de juillet 1696, le sieur de Falaise et ses
hommes débarquaient au bas de la rivière Saint-Jean et le 24 septembre,
Monsieur de Villebon qui commandait alors en Acadie, écrivait ce qui suit
du fort Natchouak(1) :
« Les officiers que Monsieur le Comte de Frontenac me doit envoyer ne sont
point venus. Je nay pu refuser au Sieur de Falaise daller à Québec pour
mettre ordre à ses affaires de famille qui sont de la dernière
conséquence ; il sera de retour dans peu de jours ».
Monsieur de Falaise était en effet de retour le 19 octobre 1696, et le
chevalier de Villebon raconte lui-même, dans un mémoire du 22 octobre,
comment il fit une diligence extraordinaire pour se rendre à Natchouak,
« ayant appris par le chemin que les Anglais avaient dessein sur ce
fort ». Et cest, en effet, grâce à son arrivée opportune que le fort fut
sauvé.
On lit à son propos dans un résumé des lettres de lAcadie pour 1703 :
« Il est garde de la marine depuis 1683. Passé en qualité de lieutenant
dinfanterie en Canada en 1687, il fut fait capitaine à lAcadie en 1696.
Comme il est le plus ancien capitaine de cette garnison, il espère que si
Sa Majesté fait quelque mouvement dans les rangs des officiers majors,
elle se souviendra de ses services. Si elle nen faisait point, il supplie
de lui accorder le brevet de commandant des troupes et une enseigne de
vaisseau. Il acquit il y a quelque temps une terre à lAcadie, proche de
la Hève. Il supplie de lui accorder la concession. Il envoie le mémoire
des limites de cette terre qui est de 2 lieues de face et de 2 lieues de
profondeur ».
Monsieur de Falaise obtint la concession et le grade quil désirait. Nommé
major de lAcadie le 1er mars 1704, il remplit ces fonctions jusqu'à la
prise de Port-Royal en 1710 alors quil repassa en France.
Il avait quitté son poste en fin dannée 1710 avec sa femme Marguerite Le
Neuf de la Vallière. Elle accouche en mer le 11 novembre 1710 dun fils
Charles Thomas.
Dans les minutes des archives notariales de Gibouin, notaire à La Haye,
Louis de Gannes est présent en France le 4 avril 1711, date à laquelle il
vient régler la succession de ses défunts parents. Il a reçu procuration
de son frère François qui la accompagné en France mais qui reste à
Rochefort, laissant le soin à son aîné de le représenter en létude du
notaire de la Haye. Une procuration en bonne forme a été établie chez
Gayeau et Briard notaires royaux à Niort le 26 mars 1711. Elle nous
apprend que François de Gannes parti comme enseigne, est capitaine dune
compagnie de marine détachée en Acadie. Une seule sur des deux acadiens
est présente Ursule, épouse de Guillaume de Mondion, seigneur de Coisme
vivant en la paroisse de Marsay en Poitou.
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