Georges de GANNES

 

Georges de Gannes naît le 10 mai 1705 à Dolus, paroisse à quelques lieux de Loches. Jeune il fait carrière militaire. Pendant 12 ans, il sert en France dans le régiment de Béarn. Lors d’une bataille à Cottorne, en Italie, il eut la main droite estropiée. C’est en 1732 qu’il passe au Canada. Le ministre d’alors écrit alors à François de Gannes, major à Montréal : « ...il passe sur le Rubis, un de vos parents, que Monsieur d’Argenson envoie au Canada ».

Il sert pendant quatre années comme cadet. Il obtient le 26 avril 1736, une expectative d’enseigne en second dont la promesse fut en effet remplie le 17 mai 1737.

Comme il a été dit en introduction, Georges de Gannes arrive en 1750 en qualité d’aide-major du gouvernement à Trois-Rivières.

A cette époque, il y a déjà dix-huit ans, qu’il est au service de la France en terre canadienne. Il n’avait jamais eu beaucoup de chances d’avancement. Pourtant en 1749, lorsqu’il fallut étudier la liste des candidats éligibles aux promotions et mutations, Monsieur de la Jonquière eut une pensée pour Georges de Gannes et écrivit au Ministre : « Si l’on accorde ce que Monsieur de la Galissonnière a proposé, savoir que d’Aillebout de Boulassery aille à l’Ile Royale, pour Capitaine, et que le sieur des Lusseaux soit lieutenant à sa place, c’est une lieutenance de plus qui doit être donnée au Sieur de Gannes : l’aide-majorité des Trois-Rivières, cet aide-major étant nécessaire, non seulement pour les troupes, mais pour aller dans toutes les dépendances du gouvernement de Trois-Rivières, faire la visite des milices et les exercer, ce que le sieur Coulon ne saurait faire étant estropié d ‘un bras ».
Georges de Gannes fut ainsi nommé officiellement aide-major au printemps de 1750.

Alors qu’il est à l’aube de fêter ses quarante-cinq ans, il va songer à se marier. Son regard se porte alors sur une « jeunette » de 29 ans, Marie-Françoise de Couagne. Elle est la fille de Jean-Baptiste de Couagne, capitaine d’infanterie et ingénieur à l’Ile Royale et de Marie-Madeleine de Gannes de Falaise, sa parente . En 1751, ils sont tous deux décédés.

Née à Louisbourg, le 4 octobre 1722, elle ne connut presque pas ses parents. Alors que son père poursuivait avec succès sa carrière d’ingénieur en Acadie, elle resta à Montréal et fut adoptée par sa grand-mère, Marie Godé, veuve de Charles de Couagne et qui avait épousé en secondes noces, le 13 novembre 1712, Pierre Drivont de Budemont (1). Ce dernier, pauvre comme la plupart des militaires de l’époque, hérita d’une partie de la succession de son épouse, décédée en 1732, et lorsqu’il rédigea son testament en 1739, Monsieur de Budemont déclarait : « Et le surplus de mes biens meubles et immeubles situés en Canada, je les lègue à Marie-Françoise de Couagne, fille aînée du Sieur de Couagne, capitaine ingénieur à l’Ile Royale, laquelle Marie-Françoise de Couagne j’ai élevée et demeure avec moi, je la fais mon héritière et veux que tout lui appartienne, et ne pourra vendre la maison que quand elle se mariera ou prendra le parti du couvent ou à l’âge de vingt-cinq ans, à la charge de payer deux cents livres à sœur Godet, supérieure des Religieuses de l’Hôpital de Montréal ».
 


(1) Natif de Lyon, il était militaire de carrière et fut fait chevalier de Saint-Louis en 1736. Il mourut à Montréal le 27 janvier 1741 à 75 ans. Sa première épouse était venue au Canada puis était retournée à Paris, où elle mourut.