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Après avoir abordé la vie de quelques uns de ces saints-hommes, je vais
rapporter l'histoire des saints entrés "en relation" avec la paroisse de
Nargis; je veux nommer Sainte Montaine et Saint Mathurin de Larchant.
Sainte Montaine a fait l'objet de diverses études
(1)."La plupart des livres liturgiques la désignent comme abbesse
de Ferrières. Cette abbaye se nommait Inclusae, les recluses comme on dira
au Moyen-Age, les emmurées, c'est à dire les religieuses enfermées
derrière une clôture, un mur. Inclusae n'aura qu'une durée limitée, 120
ans environ, détruite de façon violente. Le lieu n'en est pas moins connu
avec précision: c'est Grand Angluse, écrit Encleuses ou Encleuze du
XIIIème au XVIème siècle " (2). Détruite
vers 775, les religieuses se sont repliées à Faremoutiers.
Dom Morin, au sujet d'Angluze, rapporte à l'aube du XVIIème siècle, que la
" baronnie d'Angluze estoit une très ancienne Abbaye de religieuses de
l'Ordre de Sainct Benoist, où le chef de Saincte Montaine gisoit dans une
chapelle voutée en terre, sous leur église de laquelle par laps de temps,
le service y estant délaissé, ledit chef de Saincte Montaine fut
transporté & la seigneurie & domaine, mis & uny à l'Abbaye de Ferrières du
mesme ordre ".
Il ne fixe pas de date à cet événement. Monsieur Paul Gache écrit "
qu'on récupère du temps de Dom Morin le chef de Sainte Montaine sous une
dalle de la crypte avant de le porter dans le reliquaire de Ferrières ".
On a parfois parlé de la présence de Sainte Montaine, sainte
essentiellement solognote, à Ferrières; on a même pensé qu'elle aurait pu
être abbesse d'une communauté religieuses voisine de Ferrières. Qu'en
est-il en réalité ? Que peut-on savoir ? On peut ici essayer de donner
quelques points de repère sur ce sujet (3).
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Nargis- Les Caves d'Angluze. (
Photographies Jean Tromp )
Est-ce la chapelle voûtée dont parlait
Dom Morin ?
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D'abord, une chose est certaine: il a existé avant la Révolution une
dévotion à Sainte Montaine de Ferrières. On y a vénéré ses reliques qui y
furent gardées longtemps avant d'être transférées à Souppes où elles
disparurent au moment de la Révolution.
Pour commencer, qui était donc Sainte Montaine ? Que sait-on sur elle? A
vrai dire, très peu de chose, à peu près rien de certain. Elle fait partie
de ces - bons saints - de Sologne, honorés particulièrement à leur
fontaine plus ou moins miraculeuse, invoqués pour le soulagement de tel ou
tel mal, et au sujet desquels les légendes florissaient. Sainte Montaine,
à sa fontaine solognote, guérissait les douleurs.
La légende populaire de Sainte Montaine est rapportée par Claude Seignolle
(4).
A Sainte Montaine (Cher) on raconte que Montaine, fille de ferme, était
allée chercher de l'eau à la source voisine, à l'aide de deux cruches. En
revenant, elle les laisse choir, les cassant toutes les deux. Rentrée à la
ferme, sa maîtresse se mit en colère, et pour se moquer de sa maladresse,
lui ordonna de rapporter de l'eau dans deux paniers. Mais, miracle,
Montaine revint avec ses paniers plein d'eau.
Et Sainte Montaine, n'étant pas à un miracle près, fit que les ronces
poussant sur le territoire de la commune n'ont qu'un pied et ne prennent
pas racines en plusieurs endroits, comme ailleurs.
C'est tout ce que l'on raconte sur elle et qui justifie le culte à sa
fontaine.
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