Il exerce son activité de maître d'école pendant 10 années menant de pair, cette fonction avec celle de chantre. Il est logé par la fabrique et a la jouissance de certaines quantités de terrains puisque la fabrique paie en 1747, 24 livres pour le labourage et l'ensemencement de 2 arpents de blé seigle donnés au maître d'école. Cette même année, la fabrique règle 6 livres pour une poutre fournie dans la maison d'école. Il décède le 15 avril 1747 âgé de 43 ans.

Louis Parisis lui succède en 1748. Il est occupé aux mêmes tâches, et reçoit 160 livres tant pour ses gages que pour le blanchissage du linge.
La fabrique, organe essentiel de gestion des petites écoles, verse en 1750 au sieur Lucain, charpentier du canal 106 livres pour avoir fait la charpente à la maison d'école. En 1758 elle paie 19 livres pour la fourniture de paille pour l'école. Maurice Combiez en est le maître d'école depuis 1749.

Il sert, lui aussi de témoin, lors d'une noyade. Ces faits sont retracés dans les registres paroissiaux de l'époque. Le rédacteur en est le curé Midou qui inscrit:

"Le onze avril mil sept cent cinquante huit, en vertu de l'ordonnance du sieur Bertrand juge conservateur du canal du Loing en date de ce jourd'huy a été inhumé au cimetière de cette paroisse le corps de Jean Bredilliard trouvé noyé dans la racle de Toury, âgé d'environ quarante ans, habitant de la paroisse de Moret; l'inhumation faite en présence de Morice Combié (sic) maître d'école de cette paroisse qui a signé, de François Vincent sonneur, de Silvain Guillo maçon de cette paroisse et de plusieurs autres témoins qui ont déclaré ne scavoir signer dont acte
Combiez  Midou "



Jean Jouanneau, puis Nicolas Gérard se succèdent dans cette tâche jusqu'en 1772 . Ce dernier exerce jusqu'à l'âge de 40 ans puis est remplacé par Etienne Gojard, clerc paroissial, recteur des petites écoles.

Louis Huguenin, ancien maître d'école de Bransles, arrive à Nargis en 1785. Celui-ci est un peu plus connu. Il exerce aussi les fonctions de clerc paroissial et de recteur d'école. En 1789, il est le greffier du Conseil Général de la commune de Nargis. Son écriture est sûre, son orthographe parfois hésitante, voire quelquefois détonnante. Qu'importe, il écrit .

A cette époque, le curé en place est François Guéneau. Curé très écouté d'une municipalité naissante, il donne "son agrément" à la révocation prononcée par l'assemblée générale de la commune , de notre scribe communal et maître d'école. Il agrée son successeur, le nommé Etienne Hubert, de Burcy-en-Gâtinais.

"Cejourd'huy (1) dimanche quinze aoust mil sept cent quatre vingt dix, l'assemblée générale de la paroisse de Nargis, tenant au banc d'œuvre de la ditte église, issus des vêpres, la municipalité présente, avons tenus conseille pour la nomination d'un nouveau maître d'écolle qui est la personne de Etienne Hubert actuellement maître d'écolle en la paroisse de Burcy en Gâtinais, qui s'es présenté à nous pour prendre la place de maître d'écolle, au lieu et place Louis-Josephe Huguénin que nous révoquons avec l'agrément de Monsieur le Curé,

et nous recevons avec le même agrément, le dit Etienne Hubert, et sera logé en la maison dédiée pour écolles grâtis; Et sera gagé de la ditte fabrique, à la somme de cent vingt livres de fixe par chaque année, moyennant que le dit Hubert s'oblige au blanchissage du linge et à l'entretien de racommodage du dit linge quant il luy sera mis en état, dont il accepte;

En outre il lui sera payé dix sols par entèrement de grandes personnes et cinq sols des enfants, de plus dix sols chaque grand messe de commande et services.
En outre sera payé par chaque écollier, scavoir, cinq sols depuis l'ABC jusqu'à lire en français, dix sous pour ceux qui écriront, et quinze sols ceux qui montrera les règles.
Et en outre, nous, maire et officiers municipaux soussigné nommons aussi le dit Hubert pour greffier de notre municipalité, avec l'agrément du procureur de la commune, tiendra son écolle ouverte à huit heur du matin et à un heur de relevée.

Approuve l'écriture si-dessu et accepte les close et condition si-dessus
Hubert

J. Delaporte Jean Clément Miguer Oudin officier
E. S. Billard N. Point J. Lamy
A. Miguet officier Joseph Bourget officier
Prochasson procureur de la commune Oudin maire"
.


Que d'activités pour notre maître d'école. Outre sa fonction première qu'est l'enseignement, il lave, ravaude, fait les enterrements, est secrétaire de mairie et en plus occupe ses moments de liberté en jouissant de 2 arpents 88 perches de terre que possède à cette époque la maison d'école.


Il sera le dernier maître d'école sous l'Ancien Régime .


(1) Registre municipal de Nargis.