LES CHAPELLES DOMESTIQUES

Dans chacune des seigneuries de Nargis, les propriétaires des châteaux avaient fait bâtir leur propre chapelle domestique. Celle de Cornou dont il a été question lors du chapitre sur Saint Mathurin avec sa porte moulurée et sa fenêtre ogivale existe toujours près de la route de Pithurin à Girolles.

Au 18ème siècle, le curé de Nargis vient parfois officier en cette chapelle. Les offices sont quelquefois célébrés par quelque homme du clergé invité à Cornou.

Le 26 juin 1736, Louise du Tartre, deuxième fille de feu Thomas du Tartre et de Marie-Magdelaine Grenolias se marie en la dite chapelle avec Maître Pierre Logette, Receveur du canal du Loing, demeurant à Nemours. Monseigneur l'Archevêque de Sens a accordé la dispense de deux bans le 20 juin.
A cette cérémonie sont présents Monsieur Doderlein, contrôleur du canal en poste à Nargis, le secrétaire de Monsieur de Farcy, commissaire ordonnateur de la Généralité de Paris, Messire Gatien des Courtilz, seigneur du Verger.

Le curé Logette qui fait partie de la famille du côté de l'époux, s'est fait aider par son confrère de Fontenay, Louis Laurent Garnier. Celui-ci a parcouru la lieue séparant sa paroisse de la chapelle de Cornou, pour soutenir son collègue dans ces moments de joie et d'émotion.

Avec le départ des nobles lors de la révolution, cette chapelle a été désacralisée et a été utilisée comme bâtiment agricole, voire comme poulailler. Quelle triste fin pour ce lieu, témoin de la foi et de notre histoire locale. Son seul mérite en cette fin du 20ème siècle est de subsister. Peut-être qu'un jour, quelqu'un lui rendra son caractère originel.

Il en a été de même pour la chapelle de la seigneurie de Pithurin. Là, aucune trace de ce lieu de prières seigneurial.

Et pourtant, le 14 novembre 1768, son Eminence le Cardinal de Luynes, archevêque de Sens, adresse au curé de Nargis, une commission, signée en fin Paul, cardinal de Sens .

Cette commission fait suite à la demande de bénédiction qui a été faite par Messire Alexandre Gabriel Lefèvre, conseiller du Roi en son conseil, avocat général de sa Majesté en sa cour des Monnaies, propriétaire et seigneur de Pithurin, lequel a fait rénover une chapelle existant dans le château dudit Pithurin.

Répondant à cette commission, le curé Midou se transporte processionnellement le 11 janvier 1769 à Pithurin. Assisté de son clergé ordinaire et de la plus grande partie des habitants, il procède à la bénédiction de la chapelle bâtie dans l'enceinte du château, sous l'invocation du Saint-Ange Gabriel.

Dans le compte-rendu que le curé retrace dans son registre paroissial, il note la présence de Messire Lefèvre et de son épouse Gabrielle Sophie Michel, la sœur de cette dernière Gilberte Michel, Hynace Hyacinte chevalier comte de Sampigny, seigneur de Toury et Mathurin Edme Crépin, syndic de Nargis qui accompagne les habitants.

Qu'est devenue cette chapelle ? Sa présence, proche de la révolution, fait que je n'ai pas retrouvé d'actes relatant son activité. Indéniablement elle en a eu, mais là aussi, certainement dans un cadre uniquement familial.