André de THIBALLIER, Seigneur de PRÉNOY

 

Le troisième enfant du couple François de Thiballier et Charlotte de Vaulfin est André, seigneur de Prénoy. Il ne réside pas à Nargy. Il se marie le 5 novembre 1663 à Pourrain près d'Auxerre avec Louise de Foudriat, fille d'Etienne. André était lieutenant au Régiment de la Marine (1).

André décède quelques années après, vers 1666. François et son frère René donnent procuration à Antoine de Bouchet, escuyer, seigneur de Jalmain pour les représenter (2) dans la succession.

" Du seizième jour de juin, l'an mil six cent soixante neuf

Furent présents en leurs personnes Gabriel de Torcheboeuf, escuyer de la grande escurie du Roy, seigneur de Mureille demeurant ordinairement aux Montmartins paroisse de Pourrin, tant en son nom que comme procureur de damoiselle Louise de Foudriat son épouse, et auparavant veufve de André de Thiballier, vivant escuyer seigneur de Prenoy, la dite procuration passée devant Danan, notaire royal à Escan, le cinq du présent mois de juin, et demeurée annexée à la minute des présentes, d'une part

Et Antoine de Bouchet, escuier seigneur de Jalmain au nom et comme procureur de François de Thiballier, escuier seigneur de Thurelle, chef d'escadre et capitaine entretenu pour le service du Roy en ses armées navalles y commandant le vaisseau nommé le Fleuron, et de René de Thiballier aussy escuier, seigneur d'Angluze, capitaine pour le service de sa Majesté au régiment de Normandie, héritiers par bénéfice d'inventaire du dit déffunt André de Thiballier leur frère, la dite procuration reçüe de Billon notaire royal à la Rochelle, le trente et dernier jour de juin mil six cent soixante et six, et aussy demeurée annexée à la minute des présentes d'autre part,

Lesquelles parties, après que la dite damoiselle Louise de Foudriat a renoncé à la communauté des biens qui fut entre elle et le dit déffunt sieur de Prenoy son premier mary par actes faits tant au bailliage de Pourrin qu'au bailliage de Montargis des deux et six mars l'an mil six cent et soixante et six pour obvier (3) à tous différends, procès et contestations nées et à naîstre entre elles, sur la reprise des droits et conventions matrimoniales, circonstances et dépendances, en exécution du contrat de mariage d'entre le dit André de Thiballier et la dite Louise de Foudriat, passé devant Claude Masset, notaire au dit Pourrin le 5 novembre 1663.

Pour toutes lesquelles prétentions, icelles parties ont accordé et composé par le conseil de leurs parens et amis qui ont veu et examiné les prétentions réciproques des parties sur le dit contract de mariage, sur les contracts d'aliénation des propres de la dite Louise de Foudriat, et aultres pièces, à la somme de trois mil trois cent livres de la quelle somme le dit sieur de Jalmain en a présentement payé au dit sieur de Torcheboeuf, en présence du notaire et des témoins soubsignés, la somme de trois cent livres restant à payer sur les arrérages du dit douaire et aultres intérests deubs et escheües jusqu'à ce jour.

Du payement de la quelle somme de trois cents livres, le dit sieur de Torcheboeuf s'en est tenu et tient pour comptant et en a quitté et quitte le dit seigneur de Jalmain,

et le surplus qui est la somme de trois mil livres, le dit seigneur de Jalmain au dit nom s'en est recogneu et confessé recognoist et confesse redevable, promis et promet payer au dit sieur de Torcheboeuf et à la dite Dame de Foudriat son espouse lors qu'elle aura attainct l'aage de la majorité (4) et ratifié le présent contract et cependant leur en payer et continuer la rente moyennant la quelle somme le dit sieur de Torcheboeuf au dit nom s'est désisté et départy, remis et quitté, se désiste et départ, remet et quitte par ces présentes au dit seigneur de Jalmain au dit nom les dits droits de préciput, deüil, don et douaire, actions de remploy, et toutes choses générallement quelconques que la dite Louise de Foudriat auroit peu avoir et prétendre,

En conséquence et pour les dites conventions matrimoniales tant en principal , qu'arrérages et intérests et consent que les biens et successions du dit défunt André de Thiballier demeurent quitus et deschargés du cours et continuation des arrérages du dit douaire et donne pleine et entière main-levée de toutes les saisies qui ont esté faites sur les fermiers d'iceux

et pour plus grande sûreté des présentes le dit sieur de Torcheboeuf a promis et s'est obligé en son propre et privé nom, de les faire ratifier par la ditte damoiselle Louise de Foudriat son espouse quand elle aura attainct l'aage de maiorité et luy faire entretenir et avoir agréable tout le contenu en icelles, à peine de tous despens, domages et intérests".

André de Thiballier avait une fille " Louise " baptisée à Pourrain le 17 janvier 1666, par Girardot, prêtre curé. Le parrain était Claude Boucher de la Rupelle, la marraine, Jeanne de Total, veuve de feu de Lenfernat, écuyer, seigneur de la Motte.
 


(1) Archives départementales de l'Yonne - Registres paroissiaux de Pourrain.
(2) Archives départementales du Loiret - Référence 3 E 18109. Fonds Hureau, notaire à Montargis.
(3) Prendre des mesures efficaces pour prévenir, éviter, faire obstacle à un procès ou à des contestations.
(4) Louise de Foudriat est née le 29 octobre 1645. Elle n'a que 21 ans au décès de son premier époux, à peine 25 lors du règlement de la succession. La majorité selon le droit coutumier était variable. En général, avant la Révolution, la majorité pour aliéner des biens ou se marier sans le consentement des parents, est à 25 ans. La présence du second mari de la veuve d'André de Thiballier était indispensable lors de l'établissement de ces conventions successorales.