A  L'AUBE  DE  LA  RÉVOLUTION

Nargis à la veille de la Révolution, est une petite bourgade de 140 feux soit environ 500 - 600 habitants. Les paroisses voisines, Dordives et Fontenay ne comptent guère quant à elles, que 85 et 65 feux.
A la tête des nargissiens d'alors "règnent" les notoriétés publiques que sont Guéneau, le curé, Toussaint Houy le syndic, et Joseph Huguenin le maître d'école.
Le bourg est séparé en deux quartiers - quartier de l'administration et quartier du pont de Nargis. Peu de rues sont nommées, il est vrai qu'elles sont peu nombreuses. Ce sont la rue des Juifs et la rue de la Grande Croix reliant la place de l'église à la place de la Croix Blanche.

La place de la croix blanche vers 1900


La population est éparpillée dans des hameaux dont les noms n'évolueront plus ou peu quant à leur orthographe: Toury, Pithurin, le Martroy, les Paysans, Villiers, les Traversins, Beaulieu, le Sapin ou Petit Angluze, Angluze, Cornou, les Gourdets, Bois de Vaux et Château-Chat. Seul le lieu-dit la Loge regroupant deux ou trois chaumières a aujourd'hui disparu. Quelques habitations ici et là, forment les lieux-dits du Frainoy-Gallier, du Marchais-Lepinoy, des Inglées.

De nombreux chemins, voies essentielles de communication, traversent la paroisse: chemin de Cassebiote, de Cornou à la Croix aux Rats, de Cornou aux Inglées, de Cornou au Pont de Vaux, de Cornou aux Gourdets, du Pont de Nargis à Préfontaines, de Beaulieu à la Croix Marie etc... Celui qui passe à la Rabe aux Chats s'appelle chemin des Paysans. Il existe le chemin de la Branloire, le chemin des Morts, celui des Petits Prés, sans oublier le fameux chemin de César, vieille autoroute de l'information et de la communication, que le mauvais entretien et dame Nature rendent assez souvent impraticable.

Quant à l'activité "fluviale", depuis les nouveaux travaux de 1720 qui ont amélioré la navigabilité du Loing, on compte davantage de bateaux, de nouvelles professions et des nouveaux habitants. Moins de risques de navigation ont réactivé ce mode de commerce.

Nargis est une paroisse essentiellement rurale dans laquelle trois cordonniers se font de la concurrence: Jean-Baptiste Brochet, Gérard Etienne et Jean-Pierre Huguenin; et encore, ils n'ont pas le monopole de la plante des pieds. Charles Marsan est sabotier. Deux tailleurs d'habits opposent également leurs talents et compétences: Antoine Denis et Antoine Point.

Jean Lamy le charron, et Denis Prochasson le maréchal-ferrant sont les bienfaiteurs des laboureurs. Toujours prêts à réparer un soc, ferrer une bourrique voire cercler une barrique, redresser un outil, les Pierre Cossat, Mathurin Crespin, Jean Delaporte, Julien Hervi, Toussaint Houy, François Louveau Laurent Miguet et autres n'ont qu'à se louer de leur savoir-faire. Ces laboureurs sont des cultivateurs certes, mais surtout des propriétaires; ils sont plus ou moins riches et laisseront à leurs enfants un " héritage de terres ". Ils représentent une minorité dans ce monde rural.