Falaise était un fief situé à environ une petite lieue des Ormes et de Poizay. Comme l’indique Jean-Marie Germe (1) dans son étude sur la famille De Gannes, la chapelle appelée « Chapelle de Falaise » , a souvent été confondue avec la chapelle Sainte-Marie, chapelle domestique située dans la maison seigneuriale de Falaise à Buxeuil. Cette chapelle existait selon toute vraisemblance avant 1648, puisque le 15 avril de cette même année, devant la juridiction de la cour de la châtellenie de Nouâtre en Touraine a été signé un traité entre Louis de Gannes et le curé de Buxeuil (2) pour appliquer le testament de feu René de Gannes, testament considéré comme nul par son fils.

Toutefois, un accord fut trouvé avec Louis David, le curé de Buxeuil, pour la fondation des messes à perpétuité d’une part dans l’église paroissiale de Buxeuil, d’autre part dans cette chapelle, c’est-à-dire la chapelle Sainte-Marie du lieu de Falaise. Ce traité a été signé au village de Bellais, lieu de rendez-vous habituel du notaire Simon Auger en présence de Thomas Martineau, le curé de Poisay-le-Joli et de Jacques Ouvrard, marchand du même lieu.

Il convient ici de préciser, que le 31 août 1675, devant le notaire Antoine Ténèbre de Port-de-Piles (3), Henri Pussort (4) vint à céder ses droits dans l’église de Poisay-le-Joli, pour l’ancienne chapelle de la famille Pussort à Louis de Gannes et Françoise Lebloy, devenant alors la Chapelle de Falaise. Pour les paroissiens de Poisay-le-Joli, cette chapelle était une grande partie de leur église. Louis de Gannes fut contraint, à tout seigneur tout honneur, par les habitants de la paroisse, d’entreprendre des travaux considérables pour remettre en état cette chapelle laissée dans un très mauvais état par Henri Pussort. Dans le contrat du 14 juin 1676 , pour la réfection de la couverture de cette partie de l’église, il a été prévu trois milliers de tuiles et un millier d’ardoises.

 


(1) Association « les Amitiés Généalogiques canadiennes-françaises ».
(2) Notaire Simon Auger à la Celle-Saint-Avant.
(3) Paroisse située à trois kilomètres des Ormes.
(4) Frère d’Antoine-Martin Pussort, conseiller du roi en sa Cour des Aides. Ce dernier acheta le domaine dit des Hommes-Saint-Martin et l’éleva en baronnie à partir de 1642. Il était l’oncle de Jean-Baptiste Colbert. Avant 1642, le village des Ormes s’appelait les Hommes-Saint-Martin. C’était un village de la paroisse de Poisay-le-Joli. Vers 1654, Antoine-Martin Pussort décide de la construction de la première église paroissiale dont les travaux seront terminés vers 1656. Une petite partie du territoire de la paroisse de Poisay-le-Joli se détache donc pour former celui de la paroisse des Ormes. Antoine-Martin Pussort décède à Paris le 30 juillet 1662 et c’est son frère Henri qui hérite de la baronnie des Ormes-Saint-Martin. Il était conseiller du roi aux finances.